UMR 1313 GABI - Génétique Animale et Biologie Intégrative

Publication npj Vaccines Borey & al.

Des liens entre la composition du microbiote fécal et la réponse à la vaccination contre la grippe chez le porc

Une étude conduite par l’équipe Génétique, Microbiote, Santé de l’unité GABI met en évidence qu’il existe, chez le porc, des liens entre la composition du microbiote intestinal et la réponse immunitaire à un vaccin dirigé contre le virus de la grippe porcine (influenza A virus, IAV)). Le microbiote intestinal avant vaccination diffère entre forts et faibles répondeurs à la vaccination et contient des informations prédictives de ces niveaux de réponse. Une abondance plus élevée en certains genres bactériens est trouvée associée à une meilleure réponse immunitaire au vaccin.

Il existe une variabilité individuelle des réponses vaccinales qui peut affaiblir la protection à l’échelle d’un troupeau. En identifier les causes et les prédire définissent des pistes de recherche pour améliorer la santé et le bien-être en élevage.

Le microbiote intestinal interagissant avec le système immunitaire de son hôte, notre étude a eu comme objectif d’analyser les liens avec l’intensité de la réponse vaccinale chez des porcs vaccinés contre l’IAV. Les animaux ont été vaccinés le jour du sevrage à 28 jours d’âge (J28), avec un rappel trois semaines plus tard. Leurs réponses immunitaires à la vaccination ont été suivies par des dosages d’anticorps spécifiques et des tests d’hemagglutination à différents temps : précocement (le jour du rappel), au pic de réponse (1 et 2 semaines après le rappel) et avant abattage entre 140 et 150 jours d’âge (persistance d’anticorps sur le long terme). Le microbiote a été caractérisé par séquençage du gène de l’ARNr 16S de l’ADN fécal et analyse des unités taxonomiques (OTU pour Operational Taxonomic Unit).

Nous avons observé une richesse microbienne du microbiote fécal avant vaccination plus élevée chez les forts répondeurs au vaccin en comparaison des faibles répondeurs, avec une surabondance en OTU annotées au genre Prevotella et à la famille des Muribaculaceae. A contrario, les plus faibles répondeurs présentaient une plus forte abondance en OTU des genres Helicobacter, Bacteroides, Christensenellaceae R7-group, Succinivibrio, et Escherichia-Shigella. Ces genres bactériens suggèrent que les associations identifiées impliquent des mécanismes liés à la synthèse d’acides gras libres favorisant la stimulation du système immunitaire ou à des LPS ayant des propriétés immunomodulatrices variées. Nous avons également identifié à J28 un groupe de 81 OTU prédictrices de l’intensité du pic de réponse.

Ces résultats prometteurs nécessitent des études complémentaires avant d’envisager leur exploitation dans des protocoles de vaccination.

Référence:
Borey M, Blanc F, Lemonnier G, Leplat J-J, Jardet D, Rossignol M-N, Ravon L, Billon Y, Bernard M, Estellé J, Rogel-Gaillard C. Links between fecal microbiota and the response to vaccination against influenza A virus in pigs. npj Vaccines 6, 92 (2021). https://doi.org/10.1038/s41541-021-00351-2

Contact :

  • Marion Borey (marion.borey(at)inrae.fr)
  • Claire Rogel-Gaillard (claire.rogel-gaillard(at)inrae.fr)

Voir aussi

Financements :

Projet européen H2020 SAPHIR « Strengthening Animal Production and Health through the Immune Response » (http://www.h2020-saphir.eu/) ; Mécénat Crédit Agricole Ile de France (programme jeunes talents)

Plateformes et installations expérimentales :

Date de modification : 14 septembre 2023 | Date de création : 23 juillet 2021 | Rédaction : GABI - Edition P. Huan